
Deux accusés, âgés de 55 et 60 ans, ont comparu cette semaine devant la cour d’assises de Seine-et-Marne, pour avoir braqué un camion de dosettes de café à Alfortville (Val-de-Marne) et ouvert le feu sur des gendarmes à Mortcerf, en avril 2017. Le verdict est tombé dans la nuit de vendredi à samedi.
Le verdict, dans l’affaire du braquage du camion de dosettes de café, est tombé dans la nuit de vendredi à samedi, peu avant minuit. La cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, a condamné deux hommes, âgés de 60 et 55 ans, à 10 et 7 ans de prison.
Le jury criminel s’était retiré dans la salle des délibérés vendredi en fin d’après-midi. De leur côté, les deux accusés – jugés pour tentative de meurtre, braquage et enlèvement – avaient rejoint une pièce à part. L’enjeu était de taille pour eux : ils comparaissaient libres à l’audience. Ils avaient en effet été placés sous contrôle judiciaire en décembre et janvier dernier, après deux ans et demi de détention provisoire. En cas de condamnation, les deux hommes risquaient de retourner derrière les barreaux.
L’avocate générale Céline Filliol avait requis quinze ans de réclusion criminelle à l’encontre de Larbi, le plus âgé des accusés, le seul à être poursuivi pour tentative de meurtre sur un gendarme. A l’encontre de Vincent, la parquetière avait demandé huit ans de prison, avec une peine de sûreté des deux-tiers. Leurs avocats – qui ont multiplié toutes les voies de recours possibles pour éviter le procès – ont plaidé l’acquittement, au terme de quatre jours de procès longs, ardus et tendus.
Les deux accusés niaient formellement leur participation
Larbi et Vincent comparaissaient pour avoir participé, le matin du 14 avril 2017, au braquage d’un camion transportant des machines à café et des dosettes de la marque Nespresso, à Alfortville (Val-de-Marne). Et pour avoir participé à une fusillade avec des gendarmes, venus les interpeller alors qu’ils déchargeaient leur butin devant un entrepôt situé près de la gare de Mortcerf.
Tout au long de l’instruction et au cours de l’audience, les deux accusés n’ont eu de cesse de nier leur participation aux faits. Mais pour l’avocate générale Céline Filliol, qui s’est appuyée – dans ses réquisitions – sur des empreintes génétiques, des éléments de téléphonie et les descriptions physiques des militaires, leurs explications étaient « invraisemblables ». Elle a regretté que les accusés passent toute l’audience à se présenter sous un jour très lumineux, en occultant leur part sombre. Le plus âgé doit encore affronter la justice dans une autre procédure, tandis que le second a déjà été condamné par une cour d’assises.
Me Lucile Levet, l’avocate du chauffeur routier braqué et séquestré, a souligné que son client « n’avait pas fait le choix de la délinquance contrairement aux accusés, malgré un début de vie difficile » : « Il a toujours travaillé et s’est occupé de sa famille ». Aujourd’hui, à cause de son agression, pour des raisons de santé, il ne peut plus occuper son emploi. Quant à Me Laure Habeneck, qui représentait les gendarmes, elle a décrit les conséquences professionnelles pour les deux militaires, qui ont quitté la brigade de Mortcerf : « Ils n’avaient jamais fait usage de leur arme à feu. Ils ont été déclassés car ils ne peuvent plus aller sur le terrain ».