Esbly : dans ses SMS obscènes à un ado, Alain, 39 ans, se faisait passer pour « Julie, 17 ans »

09 novembre 2017

Source, Le Parisien

 

Un garçon de 14 ans pensait échanger des textos avec une jeune fille de 17 ans. Il s’agissait d’un homme de 39 ans, qui lui envoyait des photos obscènes. Ce dernier a écopé d’un an de prison, avec sursis mise à l’épreuve.

C’est une mère en colère qui s’est levée devant le tribunal correctionnel de Meaux, ce mercredi. Cette habitante d’Esbly est la maman de Guillaume (*), adolescent de 14 ans, qui a cru – pendant deux mois — échanger des textos avec une Julie de 17 ans. Le garçon conversait en fait avec Alain, 39 ans. Les propos étaient crus, les photos obscènes.

« C’est quoi ces messages dégueulasses ? Cet homme a plombé mon gamin, qui est hypersensible. Comment expliquer à mon fils qu’une relation entre une femme et un homme, ce n’est pas ça ? », s’est-elle insurgée. Assis à côté d’elle sur le banc des parties civiles, le père de Guillaume contenait sa colère.

Le prévenu a été condamné à un an de prison avec sursis mise à l’épreuve, pour « corruption de mineur par une personne mise en contact avec la victime par un réseau de communications électroniques », suivant ainsi les réquisitions de la substitute du procureur Béatrice Kayser, qui a qualifié le prévenu de « prédateur sexuel machiavélique ». Il s’est contenté de bien piètres explications : « C’était pour blaguer, j’ai mal fait ».

« Non, il n’y avait pas de scénario. Le psychiatre a souligné l’immaturité de mon client, qui n’a pas le vocabulaire pour vous expliquer les nuances de ce qu’il pense. Au terme de ce qu’il vous a bredouillé, pour moi, c’est toujours un mystère. Il est en pleine confusion. Pas de caricature ! », a tenté son avocat, Me Jean-Christophe Ramadier.

Au cours de l’audience, le président Olivier Protard a pris le temps de rappeler la gravité de l’infraction au prévenu, qui n’en menait pas large à la barre, lui expliquant que « la corruption de mineur, c’est l’ancienne infraction d’excitation de mineur à la débauche ». Le magistrat est entré dans le détail des milliers de textos échangés, rappelant que si, au début, le prévenu pensait converser avec un jeune de 21 ans, il a très vite su que le garçon était âgé de 14 ans. Personne n’a compris comment les premiers messages étaient arrivés sur le smartphone de Guillaume.

« Au début, l’adolescent vous envoyait des selfies tout à fait normaux car il pensait avoir affaire à une jeune fille. Et vous, vous lui demandiez des photos de sexe d’homme, tout en lui envoyant des photos de petites filles dans des positions obscènes. Ces images rabaissent les femmes mais aussi les hommes qui les regardent », s’est énervé le président.

Me Laure Habeneck, l’avocate des parents de Guillaume, a rappelé que leur garçon était « blessé par cette histoire » : « Ils ne l’ont pas fait venir à l’audience pour le protéger ».

(*) Le prénom a été modifié.